la grande aile nord dont les gardes craignaient qu'elle regorge de prostitués venus des pays pauvres qui étaient dotés de sexes non seulement grands mais larges, si larges que les bouches ne pouvaient les accueillir que quelques instants, pendant la branlée de l'heure bleue, juste avant que s'éteignent les lumières des ciels - sitôt joui ces troncs d'arbre faisaient l'effet de pilules à vomir, un coup de trop et l'on rendait le déjeuner et toute la charcuterie
au moins leurs GLANDS avaient l'avantage de n'être pas fungiques, c'est-à-dire "en forme de champignon" (dictionnaire Le Bernard, 2010), comme ceux de beaucoup hélas de Français, dont le sexe semblait être une vipère, corps fin et étroit mais tête triangulaire, serpentine, agressive
dont le bord d'ailleurs rouge semblait un ourlet que le prépuce découpé agaçait à chaque mouvement : base soulignée d'une auréole violacée, dégueulasse : non, les bites incirconcises, par pitié, elles seules !, avaient de l'esthétique
bien sûr je ne nierai pas bien sûr que leurs façons de parler étranger et leurs sapes mal dégrossies les rendaient sexys, leur vulgarité mâle et leur grosse bite putain, leur grosse bite ! qui par magie sentait la lessive ! comme quoi la slavité les poursuivait jusque dans leurs odeurs - quoi de plus acide et amer que la slavité ? disait toujours Euclide comme l'odeur de la lessive
ils avaient cependant toujours un défaut au visage, une dent manquait ou une coiffure qui gâchait tout, empêchant toute érotisation d'ailleurs, car comment désirer si l'objet ne ressemble pas à un jeune bourgeois à frange insolent mais passif ? dont le phallus réside en fait dans le cul ? aussi incroyable que ça puisse paraître ? c'est à dire que son pouvoir se dessine en deux demi-cercles qui joignent tronc et jambes en un système harmonieux ? COMMENT ? Qu'on me donne la solution ! Qu'on me la dise, la solution ! Hein ? Ah, ils sont bien en peine de répondre, ces salauds ! Ah les salauds ! Les cons ! Ils sont cons ! Mais c'qu'ils sont cons ! C'est pas croyab' ! Alors ? Ah tu réponds pas ? Ah t'as rien à répondre, mh ? Cons ! S'cons !
(Moi j'vais t'la dire la réponse : on peut pas ! On peut pas ! On peut pas, on peut pas ! On peut pas désirer ! On peut pas ! On peut pas, si y'a pas ! On peut pas si y'a pas la comparaison possible, enfin, la ressemblance, avec un Français aux cheveux mi-longs, on peut pas ! C'est pas possible ! Pas possible putain ! Faut arrêter ! Putain, faut pas s'leurrer ! Faut pas, c'est pas possible !)
Aussi n'avaient-ils pas de valeur, on les laissait s'enculer entre eux, mais en fait ils ne voulaient pas car bien sûr, comme tous les sauvages, ils étaient prétendument tous actifs. Être enculé, ah ça, ils voudraient pas, tu pense ! Pour rien au monde les porcs ! Les fachos. Sales petits fachos. Ça vient du communisme mais c'est des putains de fachos ces slaves ! Crois-tu ! Crois-tu qu'ils seraient libérés les russes ? Mais ah ah ah ! Tu pense ! Naïf. Naïf que tu es. Tu parles : c'est les pire. Ah c'est bien les pire. Nous à côté on est des
où de l'autre côté sans racisme ni barrière se levaient près de l'eau les blonds et les yeux verts
ils s'étiraient souvent pour exhiber leurs corps et vaguement bander leurs petits pectoraux
et se recoiffaient vite leurs cheveux affolants que le sommeil sculptait de formes improbables en masses dissymétriques
à eux les sous-vêtements épousaient bien le corps
les lignes étaient graciles et les dents étaient blanches
et
coup de poignard de plus dans le dos de l'aile nord
ils étaient moins cons que les autres plus sûrs de leur beauté moins cons plus calmes
nul besoin en eux de performer la virilité : nul besoin !
il y en avait même un qui était triste de la mort de Jean Ferrat - dix-sept ans, pourtant !, pour ne pas dire moins !, et qui écoutait une chanson de lui sur son iPod dont l'écran d'accueil n'était pas moins un portrait huile sur toile de Rihanna par Giotto, basilica Santa Magdalena di Milano
(stabat mater dolorosa, etc., avec un brushing à l'américaine, éternelles frisettes bouclettes bigoudis fariboles et falbalas qui strient les flancs du crâne comme les gâteaux Vienetta de Motta, en arabesques et autres afféteries précieuses, on a d'ailleurs envie de casser tout ça avant de le manger)
"ah ça s'veut baroque ! ça s'veut baroque ! tu parles ! les protestants oui ! les protestants d'mes couilles !" etc.
d'un silence l'autre, celui des slaves, dont émerge certaine odeur de fringues ringardes confectionnées par des pauvres pour des pauvres
ceints d'une couronne de laurier - ou sont-ce des palmes ? majestueuses disposées autour de leur f-ront (diérèse, prononcer feuron)
palmes que l'on retrouve autour de leur taille, du moins c'est le même vert qui masque leur sous-nombril
voix cassés que le corps dessiné dément, il est solide
ferme et bronzé où naissent des poils calcinés
que le soleil blondit en pubescences d'or
l'eau je n'ose dire l'azur les peint en jeunes princes
lui qui semble vassal s'agenouille devant
l'autre qui ne possède en or que ses nuits blanches
- car ses cheveux sont bruns qu'ourle la même frange
le bras du suzerain est mouillé de biceps
que l'ambre et le déo signalent aux alentours
le geste seul dessine et fait saillir les formes
vers l'épaule du premier désespérément nue
ils sommeillent encore, leur haleine l'indique
leur baiser ne se brise pour l'odeur de la nuit
et ni leur érection ! (c'est celle du matin)
6 commentaires:
O
U, I ?
Oh le bon texte. Oh le texte bon. Bon le oh texte. Érection Verbale d'un (d'Un !) tout Jeune Auteur à Découvrir. Découvrir, nudité, impudeur mais oui viol l'écriture comme violence sexue
Il faut le dire -il faut le redire, oh, du Dante du Peire Rogier du Tony. Nyto. Litho, lithographie, lit tôt gras fille. Féminisme. Le Corps
Des
Femmesdepartceluidesgarçons. Quelle violence. L'écriture comme
ah, Le Café De Flore
Zut, maintenant je peux plus faire du Duvert sans que tu le démasques :p
mouais, un mauvais pastiche de Duvert-Rimbaud. Ah Arthur, Arthur ! Que de crimes littéraires en ton nom ! Que de mauvais goût s'avançant avec ta face en bannière !
LA VIE D'UN CON
PETITE PANTOMIME BOUFFONNE EN TROIS TABLEAUX
PREMIER TABLEAU : LE PETIT CON
Dans sa chambre d'adolescent au décor étudié, un jeune fils de famille aisée s'observe devant un miroir. On le voit essayer des poses extravagantes et obscènes, qu'il s'applique à refaire face au public, tentant de le choquer.
DEUXIEME TABLEAU : LE GROS CON
Le même, quoique méconnaissable et un peu plus âgé. Sa démarche pataude, sa bonne bouille satisfaite, sa silhouette ventrue manifestent désormais une certaine aisance. De toute évidence, il est bien assis dans la société.
TROISIEME TABLEAU : LE VIEUX CON
Toujours le même, beaucoup plus âgé. Immobile dans son rocking chair, les yeux éteints, on ne distingue plus de lui qu'une moue devant une tisane qui ne semble pas à son goût. A l'arrière-plan, à travers une grande fenêtre fermée, on voit les feuilles mortes chassées par le vent.
RIDEAU.
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