mardi 26 février 2008

Le règne de la pornophobie

En réponse à " Gang Bang, la pornographie, bagne sexuel industriel" :

Isabelle Sorente est une c**** ; vous aussi.

Difficile d’extraire de ce délirant paquet de fantasmes autre chose que des élucubrations vomitives, paranoïaques, puritaines, relevant d’une rhétorique totalitaire et d’un niveau intellectuel à peu près aussi élevé que Gouines Acharnées Volume XII (un must).

Cet article repose sur quelques témoignages de suédois (« des dizaines » ! Wahou ! Bravo ! Quel travail d’enquête !), dont la portée éminemment individuelle est généralisée et universalisée de façon tout à fait malhonnête et perverse.

Les actrices pornos sont donc d’anciennes violées, victimes d’incestes, kidnappées à la sortie de leur Hôpital Psychiatrique par des criminels de guerre Serbes qui les droguent et les charcutent sans capote (non sans goûter leur sang et leur merde). Bravo ! Ca sent le travail sociologique de qualité. Chaque spectateur étant un « psychopathe » (sic.), un complice de ce « moderne » holocauste.

L’actrice porno est une espèce de gourde intersidérale, incapable de renoncer à son propre viol, qui feint d’aimer « ça », tout en le détestant intérieurement ; d’après les extralucides qui ont recueilli les confessions de quelques égarées. Dans cet article, l’actrice porno paraît totalement irresponsable : c’est son auteure qui les « animalise » et personne d’autre. On a envie de rétorquer que, les quelques suédoises qui n’aiment pas se faire fister n’ont tout simplement qu’à devenir couturières. Y a énormément de gens qui sont au chômage et qui font autre chose que de la pornographie. Les pornostars ne viennent pas forcément du lumpen-prolétariat, de l’immigration ou des bas-fonds de Sodome et Gomorrhe. L’ancien commissaire le dit lui-même : « Ce ne sont pas les mêmes filles dans le porno et dans la prostitution. » Ajoutons que si elles ont été filmées par la super réalisatrice de « Shocking Truth », c’est qu’elles n’étaient pas réduites en esclavage au fin fond d’une cave, non. Alexa Wolf n’avait aucun intérêt, vis-à-vis de son discours de connasse puritaine, à interviewer les actrices heureuses de leur boulot, ou du moins, suffisamment intelligentes pour quitter une industrie qui les torturerait. On pourrait, pour toutes professions, tous milieux, trouver des « dizaines » de victimes témoignant d’une exploitation violente.

Les témoignages sont décontextualisés et les témoins « victimisés » par le seul regard de la réalisatrice. Exemple : « J’ai peur de devenir rien », dit une actrice porno. Moi aussi, j’ai peur de devenir rien. Personne n’a envie de devenir rien. Quelle pertinence ! Comme si cet état d’âme avait quoi que ce soit à voir avec sa condition d’actrice porno. Sorente a très manifestement biaisé pour valider son hypothèse de départ au mépris de l’objectivité, hypothèse selon laquelle le porno est un holocauste. Personne de logique et de rationnel ne peut prendre ça au sérieux.

Recueillir trois témoignages négatifs sur la pornographie est une sinistre blague. On connaît d’innombrables témoignages positifs, de Coralie Trinh Ti à Ovidie, en passant par des connaissances personnelles ou n’importe quelle starlette du milieu. Ce n’est pas pour autant que l’on conclura que le porno est quelque chose de magnifique, un idéal grandiose et serein où éclatent les jouissances et s’empoignent les libidos. La grosse connerie, en somme, c’est de généraliser à partir de cas très particuliers. Je suis actrice porno, j’ai mal à la chatte, donc le porno fait mal à la chatte. Brillant !

Le fait que ce soit dans le cadre d’une réflexion sur la liberté d’expression dans la pornographie montre que la réalisatrice avait un point de vue bien déterminé qui a conduit toute la progression de sa pseudo-enquête.

L’auteure de l’article revient trois fois sur l’idée que toute « l’horreur du porno » serait masquée par le montage, et que les scènes de saignement et de « viol » seraient coupées et occultées. Ah ah ! Rêve-t-elle d’un porno en plan séquence où la caméra tourne non-stop du début à la fin de la pénétration ? Elle, pourtant, ne s’est pas privé de monter et d’assembler des scènes fort disparates pour donner de la force à sa démonstration. En masquant, d’ailleurs, les cas où le porno est simplement joyeux et serein… Elle démonte elle-même sa propre manipulation, c’est fort !

Une effusion de sang ne démontre pas qu’il y a « torture », notons-le tout de même ! De même qu’avoir de la merde sur la capote…

« Femme-trou », dit-elle… Que de considération pour les actrices ! Nous aussi, on pourrait hurler à la « déshumanisation »… La géniale Isabelle Sorente nous dit : « Même si c’est dérangeant, il faut vous rappeler que ce sont des personnes humaines qui se cachent derrière les actrices porno ». On le savait, ma cocotte. C’est d’ailleurs le fait que les actrices soient humaines qui rend le porno attrayant : si c’étaient des poupées gonflables, elle peut être sûre que personne ne regarderait ces films. Ce sont d’ailleurs des actrices : A-C-T-R-I-C-E-S, c’est-à-dire qu’elles jouent un rôle, que leurs cris sont simulés, que parler de « viol » est donc de la manipulation pure et simple, et même de la diffamation.

Femme-trou, donc : qu’il est mesquin de réduire l’ouvrier à son outil de travail… Comme si l’artisan était un homme-main, l’intellectuel un homme-cerveau, etc. Cela dit, Sorente est une femme-c***e, et sa c***erie est manifestement son outil de travail. Bien sûr, certains films pornos utilisent effectivement la violence. Les pornos hardcore ou SM, par exemple. Or, rappellons à l’auteure qu’une actrice qui ne veut pas tourner dans un film SM dispose de la liberté de dire « non ». Ca brise sans doute ses préjugés sur les femmes, mais il y en a qui aiment recevoir des bleus et en jouir. Le sado-masochisme est un désir très fréquent et tout à fait légitime au même titre qu’un autre. Il en va de même pour la zoophilie, thématique franchement mineure revenant souvent tel un repoussoir, qui n’est pas intrinsèquement une pratique traumatisante.

« Candidates au viol collectif »… Toute femme ayant été violée hurlerait de rire en lisant les associations trompeuses véhiculées par l’article, qui assimile les jeux pornos à d’authentiques tortures. Révisionnisme, quand tu nous tiens… D’ailleurs comme il a été fait remarqué, un certain nombre d’actrices pornos ont déjà été violées (y voir un lien de cause à effet est néanmoins très contestable ; le viol est présent dans tous milieux, toutes professions), l’hypothèse selon laquelle elles voudraient revivre leur viol ne tient pas. Il paraît plus simple et moins insultant pour elles de s’interroger du côté du catharsis liée à la simulation, l’image/sexualité. Voir même, de concevoir cette possibilité, plus fréquente qu'on ne le dit, qu'elles n'en aient pas été traumatisées. Notons juste que Sorente n’a pas tenu à poursuivre sa réflexion (?) sur le sujet.

Les gros traits, les phrases chocs et émotives semblent préférables. Parmi elles, une perle : « ne pas penser qu'un être humain, doté du même corps fragile que votre soeur ou votre mère, soit pénétré à la chaîne, saigne, s'effondre, soit marqué à vie, permet de mieux apprécier le spectacle ». Notre sœur ! notre mère ! La façon de nous prendre à parti est d’une finesse digne de Blanche fesse et les sept mains (autre must). Faire intervenir la petite famille et convoquer l’enfance permet de sentimentaliser et d’irrationnaliser un propos, on appelle cela l’hystérie. C’est d’ailleurs la rhétorique de tous les conservatismes : « Et si c’était votre petite sœur qui s’était faite écraser par un chauffard, vous seriez pas pour la peine de mort ? ». Si nos sœur et mères devenaient actrices pornos, suçaient des pines à la chaîne, berçaient en leur vagin des cars entiers de touristes serbes, nous serions les derniers à les en empêcher. Sous quel droit nous en autoriserions nous ? Les saignements et les évanouissements, dans le cas de Cookie ou le témoignage de Raffaëlla Anderson, nous appelons ça des accidents, dont le milieu pornographique n’a pas le monopole ; admettons qu’un artisan se coupe, personne ne s’indignera contre sa profession pour autant.

Autre pépite hilarante : « Qui a besoin d'elle en particulier quand il y en a tant d'autres ? Si elle meurt, à qui manquera-t-elle ? Qui portera son deuil ? Qui s'en inquiétera si elle disparaît ? Qui est-elle ? Elle n'est personne. » Une actrice porno n’a donc aucune vie en dehors de leur boulot ? Ni famille ni ami ? Actrice porno : serait-ce une espèce autarcique se développant à côté de l’humanité ? Selon Sorente et Mac Kinnon, oui : l’espèce des sous-femmes.

Et les hommes alors ? On en entend très peu parler, ils n’intéressent pas l’auteure, ils ne semblent rien ressentir de la « violence » des rapports sexuels. Nouveau parti pris douteux. Les mecs tous des salauds insensibles et les filles toutes des victimes (ce discours est-il sensé être une méconnaissance totale de la masculinité, ou au contraire des femmes?)! Un producteur nous éclaire : « En fait, les hommes doivent pouvoir agir comme des machines ». Forcément : ce sont des acteurs, tout est une question de technique, de mécanique. Il est du reste important de souligner que les acteurs pornos sont souvent moins bien traités que les actrices – notamment dans leur salaire.

Personne ne niera qu’il y a des abus dans le milieu pornographique. Appeler au renforcement des syndicats, à la surveillance des conditions de travail, paraît bien plus pertinent que les compulsions hystériques de Sorente. On pourrait gloser longtemps sur l’irrationalité rhétorique, sur l’insupportable moralisme, sur l’abject conservatisme, sur la mystique de l’horrible vérité dévoilée aux naïfs « bourreaux » que nous sommes (« Shoking truth », disent-elles…). Cet article est nul et non avenu. D’ailleurs, l’auteure s’en est rendu compte : elle a complètement (et très piteusement) mutilé son article après la salve de roquettes de Bazooka qu’elle s’est prise pour le faire devenir une pâle et circonspecte critique des dérives du « gonzo » (le porno hardcore ultraviolent)… C’en était fini des formules choc et des trémolos à la « J’accuse » sur les « candidates au viol collectif ». Dans un gigantesque mouvement d’autocensure de sa bêtise, Isabelle Sorrente a opéré des coupes sombres à toutes les lignes, tel un pornographe qui cache les scènes de saignement et d’évanouissement de ses actrices par un odieux montage… Qu’elle reste dans son bagne à elle : le puritanisme.
Par Atreides et Marquis de Contreculture

20 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est intéressant, mais malheureusement le lien est mort.
Je ne suis pas assez renseigné sur le sujet, mais vos arguments sont forts... J'attends la contradiction si elle vient...

Hannibal Volkoff a dit…

J'ai remplacé le lien par un autre, de l'opéra-bouffe Dépendance Sexuelle.
Et ai rajouté une phrase.

Anonyme a dit…

Affligeant. Vous devriez avoir honte et, avant de jouer les intellectuels éplorés, tenter une introspection qui vous révèlera votre triste et sinistre condition.

Hannibal Volkoff a dit…

Anonyme : reste-le.
Encore mieux : tais-toi.

Anonyme a dit…

Commentaire brillant et fort bien rédigé.

Il est si rare de lire sur le réseau Internet des billets aussi bien orthographiés...

Quant au fond, c'est un bonheur, pas moins.

Qui donc se dissimule derrière si leste plume ?

J'ai moi-même rectifié sur de nombreux forums la réalité de l'univers pornographique, en réponse à ce pamphlet grotesque d'Isabelle Sorente, avec bien moins de verve toutefois.

Je vais prendre bien du plaisir à répandre votre URL sur la toile...

Anonyme a dit…

je m'intéresse actuellement au sujet et j'ai trouvé votre démonstration excellente. beau boulot.

Natacha a dit…

Pour commencer, je tiens à vous dire que je suis une fille et que j'aime bien regarder un p'tit porno de temps à autres. Tout comme Isabelle Sorente, qui le dit elle-même dans son article. Je cite: "Ne pas y penser, c'était mon cas avant. Avant de m'intéresser à l'envers du décor. Même si l'univers des films pornos m'a toujours paru ennuyeux, je ne dédaignais pas une vidéo de temps en temps, quelques scènes un peu crades pouvaient même me mettre en train, par contagion joyeuse de l'effet salope." Ce sont là des mots francs, sans aucune once de puritanisme. Ainsi, tout comme vous, l'auteure est une amatrice de films X; je tiens par ailleurs à vous informer qu'elle a toujours défendu cette forme de cinéma contre les féministes prohibitionnistes. Vous n'avez donc pas compris son point de vue, que cette autre citation résume très bien: "Je ne demande pas l'abolition de la pornographie, dont on retrouvait déjà des traces sur les fresques pompéiennes. Je demande la création d'un observatoire destiné à veiller au respect des personnes humaines employées sur les tournages." Notez par ailleurs qu'elle utilise les mots "personnes humaines" et qu'elle évite avec brio les écueils et les clivages: "Même si j'apprécie le travail de pionnières mené aujourd'hui par les intellectuelles américaines sur la question de la pornographie, je ne partage pas leur opinion d'un racisme exprimé à l'encontre des hommes ou d'un fantasmatique macho insupportable. Il est inutile et tout aussi criminel de réduire le débat sur la pornographie à un antagonisme féminisme/pouvoir masculin" Que dénonce alors Isabelle Sorente? me demanderez-vous. Certainement pas la pornographie en elle-même, mais le gonzo, qu'on appelle aussi la "démolition filmée", qui commence à devenir majoritaire sur le marché et qui est critiqué par bon nombre de professionnels du milieu. Voyez d'ailleurs l'interview d'Ovidie, dont vous citez le nom dans votre article lamentable, publiée dans le Philosophie magazine intitulé "Sexe et morale": "Ce que les féministes reprochaient au porno il y a dix ans, et qui à l'époque, n'était pas vrai, est en train d'arriver aujourd'hui. C'est surtout le porno américain (hardcore), qui va toujours plus loin. Les filles sortent des tournages avec des bleus et le sourire. Moi je suis en sursis, comme tous ceux qui essaient de faire du porno un peu inventif." Par ailleurs, vous identifiez le hardcore et le SM alors qu'Isabelle Sorente, elle, fait une nette distinction entre les deux ("Je ne parle pas ici des films SM, ritualisés, très codés".)

Natacha a dit…

Par conséquent, je pense que l'on peut se permettre ici de faire trois hypothèses: soit vous n'avez fait que survoler son article, soit votre esprit critique vous fait défaut, ou bien vous faites preuve d'une incroyable mauvaise foi. Vous ironisez volontiers sur le travail d'enquête d'Isabelle Sorente alors que vous-même, vous ne vous êtes pas suffisamment informés sur le sujet. Vous prétendez qu'elle fait de multiple généralisations alors qu'au final, c'est vous qui simplifiez et généralisez toute votre argumentation, et vous croyez, non sans contentement, faire dans l'anti-politiquement correct. Seulement, vous faites dans la facilité et certains des termes et des tournures que vous employez sont injustifiées et injustifiables (ex: Isabelle Sorente n'a JAMAIS comparé le monde du porno à l'holocauste et ne mentionne pas non plus de criminels de guerre qui charcutent les actrices). En vous égarant ainsi dans les raccourcis, vous déformer complètement les propos et en conséquence, c'est vous qui êtes malhonnêtes dans le fond. Vous dites que l'auteure oublie de parler des hommes? C'est faux; elle dénonce justement l'enfermement des actrices comme des acteurs dans des rôles caricaturaux qui les déshumanisent. Bref, il n'y a pas plus politiquement correct que votre démarche. Car aujourd'hui, l'industrie du porno est intouchable et tout ce que vous trouvez à faire, c'est la défendre dans son intégralité sans nullement l'interroger, tout ça au nom d'une prétendue liberté d'expression qui en vérité est celle du capitalisme. Qu'y a-t-il de plus conformiste?

Natacha a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Natacha a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Natacha a dit…

Finalement, il me semble nécessaire de faire une critique de l'état actuel dans lequel se trouve l'industrie du porno et qu'il convient bien de nommer "situation de crise" (d'autant plus que le milieu a récemment été frappé par la crise financière). Et on peut parfaitement le faire sans pour autant être une hystérique puritaine mal baisée.
Pour conclure, laissez moi vous dire que vous participez à la désinformation tandis qu'au contraire la démarche à laquelle vous vous opposez tente précisément de ne pas laisser le spectateur dans l'ignorance et en ce sens, elle pense contre son temps.
Enfin, je m'adresserai à vous une dernière fois: votre travail journalistique est déplorable mais bon, j'ose imaginer que vous n'êtes pas des professionnels.

Natacha a dit…

Pour tous ceux qui veulent se faire un avis eux-même, voici deux adresses de blogs où vous trouverez les deux versions de l'article d'Isabelle Sorente:
1° PREMIERE VERSION (2002):
http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2007/03/24/inde-bombay-ville-du-futur-immediat.htlml
1° DEUXIEME VERSION (2007):
http://ascensionfraternelle.blogspot.com/2010/02/voila-le-voile.htlml

Jilian Essandre a dit…

Merci pour ces articles, que je n'avais pas lus. (Le deuxième article est-il bien le deuxième, d'ailleurs ? Il semble celui tronqué, et plus amateur.)

Effectivement, à leur lumière, je vous rejoins : on ane peut pas parler immédiatement de puritanisme dans le cas d'Isabelle Sorente. En revanche, elle commet bien, à mon sens, quelques graves erreurs, notamment dans la généralisation.

Je ne soulignerai que les vôtres, sur le fait que si, elle compare les spectateurs à des criminels de guerre : "Les chefs de guerre serbes dopaient leurs troupes aux films pornos avant de faire des descentes dans les villages ?" Ainsi que sur son manque d'intérêt pour les acteurs : la seule phrase à leur égard est citée dans l'article d'Atreides, qui a montré son ridicule.

Votre principale erreur fait partie du débat d'idées : c'est de dénoncer "l'enfermement des actrices comme des acteurs dans des rôles caricaturaux qui les déshumanisent". On ne veut pas voir d'humain lorsque l'on cherche du porno, on veut voir du sexe : dans l'idéal, du sexe bien joué, bien filmé, mais pas des rapports humains. Les rôles réduisent l'humain à son "moment" sexuel (pour éviter le mot de fonction), car c'est ainsi que fonctionne la pornographie, et non de façon mêlée à de "l'humain" (au sens où vous l'employez) comme dans le film Shortbus - excellent au demeurant, mais qui n'excite pas et n'est pas fait pour exciter). Il y a précisément DES rôles ; non des caricatures, car aucune ne prétend condenser l'essence de l'homme, mais effectivement des réductions, multiples mais simples. Sans pour autant y enfermer qui que ce soit : comme l'a dit Atreides, je sais que l'actrice (mettons) est humaine, et ce qui m'excite, c'est qu'elle soit humaine et rentre dans ce rôle, et je n'ignore à aucun moment qu'il s'agit d'un film, d'une actrice, d'un rôle, et non de la vie et de l'humain. L'argument avançant que la domination dans le porno inviterait à la domination dans la vraie vie est aussi inepte, ou au moins négligeable, que celui prétendant que la violence dans les jeux vidéos attire la violence dans la vraie vie : cela est très peu vrai, et uniquement sur les esprits très faibles.

D'autre part, e problème majeur de l'article, et que vous ne résolvez pas, est qu'il cherche à accuser sans proposer. Il veut faire prendre conscience le spectateur des meurtres qu'il permet, il veut secouer le faux "innocent" qui, comme ce producteur débile, décharge sa responsabilité sur l'inventeur du capitalisme. Mais rien n'est mis en regard de l'horreur, sinon "la joie" (?), à coups de "quelle humanité voulons-nous" et autres grands mots à la Victor Hugo. Une fois l'article de Sorrente lu, quelle peut être la réaction ? On ne peut que penser, comme on le remarque d'ailleurs dans les commentaires qui y succèdent, que le porno, c'est le mal. Isabelle Sorrente ne le dit pas, car elle ne veut pas passer pour puritaine (cela invaliderait toute sa démarche), mais en ne proposant rien, elle laisse entendre que la seule solution est de supprimer le porno... (J'aimerais croire à la maladresse de sa part : bêtise ou puritanisme ? La nuance n'est de toute façon pas flagrante)

Alors que le dernier paragraphe du texte d'Atreides est à cet égard très pertinent.

Hannibal Volkoff a dit…

Natasha, tu nous lances 3 hypothèses : "soit vous n'avez fait que survoler son article, soit votre esprit critique vous fait défaut, ou bien vous faites preuve d'une incroyable mauvaise foi" mais tu sembles en oublier une autre, celle selon laquelle Sorrente modifie son texte en permanence.
Nos liens meurent les uns après les autres, les tiens aussi d'ailleurs, c'est regrettable. Mais nous savons parfaitement à quelle version nous avons répondu et nous en avons, par ce charmant article de jeunesse, décortiqué chaque phrase avec attention.
Et si tu faisais référence, dans tes liens, à cette version (que nous découvrons): http://respectpourtous.blogspot.com/2010/01/les-dessous-du-porno.html
eh bien elle ne nous semble pas plus fine et contient même tellement d'énauuurmités supplémentaires qu'elle nécessiterait une nouvelle réponse. Nous ne retirons donc rien et nous en rajouterons.
Bien à toi
HV (Atreides)

PS : la question du politiquement correct (ou non) ne nous intéresse pas.

Natacha a dit…

Pour commencer, je n'ai pas posté de liens, je vous ait donné des adresses;je vous invite donc à les copier dans la barre http pour aller lire les articles. Regardez en particulier celui du blog de Fredéric Joignot, il est accompagné de choses très intéressantes qui éclairent parfaitement le sujet. Et non, vérifiez bien dans mon commentaire,je ne fais certainement pas référence au blog respectpourtous.blogspot.com. En revanche, si c'est à partir de cet article que vous avez écrit le votre, je comprends mieux les erreurs que vous avez pu commettre, car c'est un article très malhonnête. D'abord, il manque des mots, il est censuré (moi, je n'ai pas peur des mots). Ensuite, il manque le début de l'article, celui où justement Isabelle Sorente explique qu'elle est une amatrice de films X, et il devient alors facile de l'intituler "Lutte contre la pornographie". Or sur le blog de fréderic Joignot, c'est marrant, le titre est justement "Défense de la pornographie". Car, je le répète, ce qui est dénoncé ici n'est pas la pornographie en elle-même, mais ses dérives, le gonzo, la "démolition filmée". Bonne lecture.

Natacha a dit…

A Jilian Essandre: à mon avis, tu n'a pas lu avec suffisamment d'attention les citations que j'ai faites dans mon commentaire. Tu dis que l'auteure de l'article cherche à accuser sans proposer. Or, il n'en est rien. Je recite: "Je ne demande pas l'abolition de la pornographie, dont on retrouvait déjà des traces sur les fresques pompéiennes. Je demande la création d'un observatoire destiné à veiller au respect des personnes humaines employées sur les tournages." Voilà sa véritable démarche.

Natacha a dit…

D'ailleurs, pour information, le passage que je viens de citer à également été ôté de l'article d'origine dans la version tronquée que vous m'avez indiquée.

Hannibal Volkoff a dit…

Ouais c'était pas des liens mais des adresses, soit. N'empêche qu'elles sont quand même mortes.

"Isabelle Sorente explique qu'elle est une amatrice de films X"
Et moi j'aime le p'tit cul des minets de droite. Ca ne veut pas dire que j'adhère à la droite.

Tu ne connaissais pas la version du texte que je t'ai refilé, Natachatounette ? Deux possibilités : ou bien elle aurait échappé au charcutage de Sorrente, ou bien elle en aurait écrit (encore) une autre, dans l'ambition réussie de brouiller les pistes. Histoire de passer à autre chose, d'oublier le dérapage.
Qui sait ?
Mais surtout, qui s'y intéresse encore ?

Anonyme a dit…

Bonjour ! En tant que visiteur extérieur, je me permet de poster un commentaire ici car je viens vous annoncer d'excellentes nouvelles:
Je me suis associé a un internaute suedois, pour la création de sous-titres anglais (et peut-être francais plus tard) pour le documentaire "shocking truth", qui n'est disponible actuellement qu'en suedois! Vous pouvez suivre notre avancement sur ce blog: http://shocking-truth-project.overblog.com/
N’hésitez pas a y laisser un commentaire ! :)

Hannibal Volkoff a dit…

Merci anonyme, ça nous manquait telllllement !