mercredi 27 février 2008

Summer 68



Pourtant le pouvoir me fait horreur.
Par soucis de s’écarter des modèles convenus , il faudrait s’inventer une autre famille, une autre histoire, dans des divagations délicieusement inquiétantes et des temporalités multiples, s’embobiner des univers parallèles, s’immerger dans un milieu aqueux, la vision troublées par les remous et s’échafauder des emboîtements vertigineux!
Il faudrait explorer des situations choquantes, regarder sous les jupes des filles ou à la serrure du vestiaire des garçons, transgressions banales, à l’aube de la frustration, de la sublimation, de l’amour, du sexe et du suicide.
Il faudrait atteindre au rituel et essayer de changer d’harmonies gustatives, chaque jour, pour consommer de nouvelles aventures, de celles qui ne se maintiennent pas au carrefour du trivial, là où les idées de bienséance convergent pour se rassurer dans des miroirs connus.
Des aventures qui permettraient de rester sur la crête de l’existence avec des convictions inédites malgré le risque d’abîmes.
Que veut dire exister?
Est-ce explorer jusqu’à la folie?
Est-ce esquisser des sourires devant les rencontres, les étonnements et les détours?
Vivre la vérité du sentir, du ressentir?
Mais où cela se passe-t-il?
Ni dans l’avenir, ni dans le passé, ni dans la réalité, ni dans mon imaginaire, uniquement dans un espace de jeu espéré.
Quand je serai un jeune homme je ferais cette expérience, brusquement comme un réel direct, confrontée à la rugosité de la matière à façonner qui jusqu’à présent s’esquive des trajectoires clefs de ma vie.
Embrassements tendres où chaque frémissement, chaque levée de geste seraient une note, un accord, une sonorité qui viendrait desceller et déceler la sourde résonance, la parfaite raisonnance...
Je me frayerais un chemin, en instaurant mes propres jaillissements, pour ne pas simplement faire partie du monde, mais y être présente!


« On ne peux exister qu’à l’avant de soi, sinon on est dans l’habitude et être habitué à soi c’est être mort. »

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