mardi 26 février 2008

Pro-sectes

"S’il y a bien un sujet qui fait l’unanimité, du barbu onfrayiste à la rombière lefebvriste, c’est la dénonciation des sectes comme “mal absolu”.

Pourquoi tant d’acharnement ? Bien sûr, les sectes pompent tout le pognon de leurs “victimes” ; mais à défaut, celles-ci l’auraient de toute façon claqué dans d’autres âneries (Club Med, bars à hôtesses, dons à l’Arche de Zoé, Disneyland…)

Et puis d’ailleurs, comment définir une secte ? Le PC des années 50 était une secte ; l’Eglise des catacombes était une secte ; la franc-maçonnerie elle-même fut une secte, avant sa rotarysation.
Surtout, la condamnation du phénomène sectaire est trop consensuelle pour n’être pas suspecte. De quoi cette furie secticide est-elle le nom, comme dirait l’autre ? Ne s’agirait-il pas en fait, de la part de nos élites, d’une vague crainte de voir échapper à leur circuit économique des milliers de consommateurs potentiels (et respectables en tant que tels) ?
Sociaux-libéraux et libéraux-sociaux rivalisent d’arguments “dirimants” pour nous vanter la libre entreprise. Dans ces conditions, peut-on sérieusement s’en prendre aux sectes – qui ne font somme toute que privatiser un segment porteur : la spiritualité ? Ne les appelez plus jamais “gourous” : les patrons de sectes sont d’authentiques PDG, voire des winners-leaders dans leur branche !
Sur le plan intellectuel, que reproche-t-on donc à ces organisations, sinon de se constituer en sociétés parallèles, et par là-même de se soustraire au contrôle officiel des esprits ?
C’est pourquoi nous autres signataires de cet Appel, nous disons : notre cerveau est à nous !
Nous en revendiquons la libre disposition – c’est-à-dire, pour l’essentiel, le droit de décider librement qui nous bourrera le crâne.
Au nom de quoi devrait-on gober le baratin standard que nous servent les “autorités morales” autoproclamées de l’idéologie dominante – quand on peut avoir sa source de désinformation personnelle à travers n’importe quel mystagogue, escroc et fêlé sans doute, mais qu’au moins on a choisi ?"

Basile de Koch et Marc Cohen - Contre le sectarisme secticide

A la première lecture, ça paraît pas complètement con.

6 commentaires:

Jilian Essandre a dit…

À la seconde, le commentaire de Florent là-bas le paraît encore moins.

Garçon Perdu a dit…

A titre personnel, les propos qui, sur une question précise, disposent "qu'il y a plus important" ne m'intéressent pas et me paraîssent essentiellement idiots.

C'était l'une des grandes répliques à la question du PACS ou du mariage gay, par exemple. "Vous ne croyez pas qu'il y a plus grave ? Plus urgent ?"

Bien sûr que si, évidemment qu'il y a plus grave, plus urgent (quelle démago !). Il y a toujours plus grave. Un SDF parisien, qu'est-ce que c'est par rapport à un rwandais qui se fait déchiqueter ? Un privilégié.

Bref, cette façon de hiérarchiser, de façon tout à fait arbitraire, les "problèmes", n'a aucune valeur argumentative et rationnelle.

Anonyme a dit…

Le problème le plus grave avec les sectes, c'est les enfants embrigadés.
A part ça, chacun fait ce qu'il veut... La sectophobie atteint parfois des sommets, quand on inclut là-dedans les Témoins de Jéhovah, par exemple.

Jilian Essandre a dit…

A titre personnel, les propos considérant "qu'il y a plus important" me semblent une variation comme une autre du "mais on s'en branle" qui me convient très bien.

Garçon Perdu a dit…

Jordi, Les témoins de Jéovah sont visiblement vraiment une secte... Je connois bien leur fonctionnement pour avoir lu presque in extenso "Nicolas, 24 ans, rescapé des Témoins de Jéovah", qui parle de la jeunesse d'un gay dans la secte...
http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9moins_de_J%C3%A9hovah_et_homosexualit%C3%A9

Anonyme a dit…

Connotation religieuse, gourou, manipulation... (je fais partie de la secte des gens qui aiment les phrases nominales^^)
Reprendrai-je le "Ni dieu, ni maître" déjà fortement cité?
(Notre petite secte menstruelle, délétère et libertaire se porte de mieux en mieux...)
Autre.