jeudi 27 mars 2008

A cause des garçons


Dans la tradition et les conventions de l’histoire de l’Art, le corps féminin est appréhendé comme principal objet du désir, rarement celui de l’homme…
Paradoxalement les nus masculins sont très nombreux, le corps de l’homme étant le modèle académique par excellence. Et puis, il y a l’ adolescence, moment privilégié de l’évolution du corps, celui de l’androgynie et du trouble, et prétexte a l’idéalisation dans les représentation d’Apollon, d'Adonis ou de Cupidon.

« On a supposé que les sculpteurs grecs créaient des images idéales d’adolescents parce que les grecs affectionnaient la pédérastie. Cette idée est aussi absurde que d’affirmer que les artistes peignent des natures mortes parce qu’ils ont envie de copuler avec des coquillages ou parce qu’ils ont faim. »
La représentation de la beauté n’est pas uniquement l’expression du désir.

Cette beauté masculine occupe une place centrale dans l’Art occidental, depuis l’antiquité jusqu’à l’iconographie la plus contemporaine, en passant par toutes les périodes de l’histoire de l’Art.
La figure du bel adolescent fut longtemps réprimée tant par les hommes que par les femmes comme une beauté éphémère insaisissable qui leur serait interdite. Pourtant dans la peinture classique le nu féminin obéit à des critères d’idéal esthétique, il est rarement peint d’après nature, et la représentation des femmes prend sa source dans l’étude du corps d’adolescents.
Jusqu’au XIXème siècle, les nus féminins sont beaucoup moins nombreux que masculins, cette tendance s’inverse par la suite, la femme s’imposant comme sujet de prédilection en peinture, en sculpture ou en photographie, jusqu’à atteindre le statut d’ « objet sexuel » …
Toutefois, de tout temps l’histoire de l’Art regorge d’éphèbes débordant de sensualité et de charme, dont la nudité n’a jamais choqué. Il est courant de voir des hommes ou des adolescents dévêtus parmi des femmes habillées, tandis qu’une femme nue au milieu d’hommes habillés fait scandale (Le déjeuner sur l’herbe de Manet…)
A l’heure où la culture du corps masculin refait surface dans les magazines et où les publicitaires se montrent friands de garçons dénudés et imberbes regardons les représentations des belles figures d’adolescents, souvenirs de sa propre jeunesse ou de l’objet du désir…

2 commentaires:

Antoine a dit…

Sans oublier les Saint-Sebastien, notamment ceux du Perugin particulièrement érotique ! ;)

autre a dit…

Oui...mais je les garde pour un autre article^^