mercredi 5 mars 2008

Splendeur de la gauche de gouvernement

Pour un billet de 1 €


"L'euro a offert aux Européens une monnaie forte et stable, qui simplifie aujourd'hui les échanges au sein de l'Union européenne. Certes, l'euro a également quelques inconvénients, en particulier lorsque le dollar atteint des records de faiblesse. Mais l'euro pose un autre problème, actuellement plus préoccupant. Sans vouloir relancer le débat sur la hausse des prix consécutive à l'introduction de la monnaie unique, les citoyens, à tort ou à raison, ont aujourd'hui le sentiment d'avoir perdu du pouvoir d'achat. L'euro court ainsi le risque d'apparaître, aux yeux des consommateurs, comme un bouc émissaire commode pour leurs difficultés quotidiennes.

Avec un billet de 20 ou de 50 francs en poche, le consommateur avait auparavant le sentiment de "posséder de l'argent". Avec l'équivalent en pièces de 1 ou 2 euros, le consommateur a inversement le sentiment d'"en avoir moins pour son argent". Lorsqu'on achète une baguette de pain avec un billet de 5 euros, on a ainsi le désagréable sentiment que la monnaie rendue en pièces de monnaie sur ce billet ne vaut pas grand-chose. Cette perception n'est pas bonne pour les consommateurs : elle participe du sentiment de dégradation de son pouvoir d'achat.
Ce problème pourrait être facilement surmonté avec l'introduction du billet de 1 euro, équivalent du mythique billet de 1 dollar aux Etats-Unis. Posséder des billets, même de 1 euro, donnerait en effet au consommateur le sentiment de "posséder de l'argent" et par conséquent du pouvoir d'achat. Loin d'être une simple mesure de portée symbolique, la création du billet de 1 euro pourrait ainsi avoir un réel impact psychologique sur les consommateurs. Elle aurait également des aspects pratiques : les billets sont beaucoup moins encombrants dans les poches et, contrairement aux pièces, ils peuvent être changés dans les bureaux de change. Le billet de 1 euro pourrait enfin donner un petit supplément d'âme à la monnaie unique. Car la monnaie est un "lieu de mémoire" : le "Mozart", le "Delacroix", le "Pascal"... chacun de ces billets revêtait un capital poétique et incarnait une époque. L'Europe ne pourrait-elle pas, elle aussi, voir ses figures de la pensée, des sciences et des arts incarnées sur ses billets ?

L'introduction du billet de 1 euro n'est pas un problème technique. Son coût de fabrication, estimé à environ 6 centimes, est plus que raisonnable. La création du billet de 1 euro est en réalité une question politique. A compter du 1er juillet, la France présidera pour six mois le Conseil européen. Notre pays peut promouvoir cette idée auprès de ses partenaires européens. Les pays ayant récemment rejoint l'Europe et dont le pouvoir d'achat est moins élevé pourraient être particulièrement sensibles à une telle mesure. En matière de consommation, les symboles comptent aussi."


Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture.

Si ça, c'est pas lutter pour augmenter le pouvoir d'achat...

1 commentaire:

Shifted a dit…

Héhé.

L'homme qu'il nous fallait est enfin arrivé, et ça fait chaud au coeur, cette manière de prendre les gens pour de complets abrutis avec la meilleure volonté du monde \o/